La Charte, un exemple réussi de collaboration internationale
Un rÎle opérationnel essentiel au sein de la Charte : Le « Emergency on-Call Officer » (ECO)
La Charte doit ĂȘtre activable 24H/24 et 7 jours/7 partout dans le monde. Pour assurer cette disponibilitĂ©, 9 agences membres de la charte se relaient en mode astreinte sur une base de rotation hebdomadaire. Les opĂ©rateurs assurant ces astreintes sont appelĂ©s ECOs (Emergency on-Call Officers) ou agents dâurgence dâastreinte. Ils sont les Ă©lĂ©ments clĂ©s de la boucle opĂ©rationnelle car ils ont en charge la coordination et la planification de la programmation des satellites les mieux adaptĂ©s Ă chaque type de catastrophes (satellites optiques ou radar). De la rĂ©activitĂ© et de la pertinence de leur demande de programmation dĂ©pendra la bonne marche et lâaide apportĂ©e par la Charte.
Comme chaque minute compte, la boucle opérationnelle de la Charte est bien rodée et orchestrée selon les caractéristiques de chaque activation : type de catastrophes, localisation du désastre, conditions météorologiques, informations demandées (cartes des dégùts, état des infrastructures, etc.).
CotĂ© CNES, le rĂŽle dâECO est assurĂ© par deux personnes du service DTN/MSO/POM. Ils gĂšrent des semaines dâastreintes Charte toutes les 9 semaines et endossent ce rĂŽle en plus de leur mission dâopĂ©ration principale.
Pour maintenir un fonctionnement optimal, des exercices dâentrainement rĂ©guliers
Depuis sa crĂ©ation il y a prĂšs de 25 ans, la Charte a amĂ©liorĂ© sans cesse ses mĂ©canismes dâactivation, son fonctionnement et ses outils. Ă mesure que la Charte grandit, le nombre d’agences participant aux tours dâastreinte, le nombre de satellites (270 Ă ce jour) et de personnes impliquĂ©es augmentent (plusieurs centaines de nationalitĂ© diffĂ©rente). Le systĂšme dâurgence devient alors plus complexe Ă opĂ©rer. Compte tenu de la nature urgente des activitĂ©s de la Charte, il est essentiel que les ECO expĂ©rimentĂ©s et les nouveaux agents aient lâoccasion dâexercer et de partager leurs connaissances sur les procĂ©dures, les nouveaux capteurs et les Ă©volutions de lâenvironnement informatique.
Ainsi, depuis plusieurs annĂ©es, la Charte a mis en place un exercice appelĂ© SARE (Semi-Annual Refresher Exercise). Il sâagit dâun exercice de rĂ©pĂ©tition semestriel visant Ă fournir aux ECOs une opportunitĂ© de se former, de se mettre Ă jour et dâaccueillir les nouveaux opĂ©rateurs dans un contexte dâessai, sans enjeu dâurgence et ainsi plus calme que dâordinaire.

Lâexercice SARE va crĂ©er une situation de catastrophe hypothĂ©tique dans laquelle diverses tĂąches de la Charte seront exercĂ©es. La simulation sera aussi proche que possible dâune vĂ©ritable activation de la Charte, Ă laquelle on ajoutera quelques piĂšges visant Ă stimuler la vigilance et renforcer lâesprit critique.
Les exercices ne testent pas chacun des Ă©lĂ©ments acteurs de la chaine opĂ©rationnelle de la Charte mais les Ă©lĂ©ments essentiels (procĂ©dures, rĂ©activitĂ©, canaux de communication, etc.). De plus, ils sont rĂ©ellement des processus de formation et non de test car la programmation «optimale » fournie par chaque participant nâest ni corrigĂ©e, ni Ă©valuĂ©e.
Par-delĂ la formation, lâobjectif des exercices est de rĂ©viser les tĂąches fonctionnelles et les exigences de performance, dĂ©couvrir les nouveaux satellites, tester les canaux de communication de la Charte et promouvoir le partage des connaissances entre les ECOs des diffĂ©rentes agences.
Le CNES en charge de lâexercice SARE de Septembre 2024
Entre Septembre et Novembre 2024, le CNES est en charge de lâorganisation opĂ©rationnelle de lâexercice SARE#29. Le scĂ©nario simulĂ© est un feu de forĂȘt ayant Ă©tĂ© inspirĂ© par les terribles incendies qui ont ravagĂ© les Landes Ă lâĂ©tĂ© 2022 en brĂ»lant plus de 60 000 hectares. A cette Ă©poque, la Charte nâavait pas Ă©tĂ© activĂ©e mais le dispositif Copernicus Emergency Management Service avait soutenu la catastrophe.
AprĂšs avoir conçu et glissĂ© quelques piĂšges dans le scĂ©nario de lâexercice (dates de catastrophe/dĂ©clenchement non cohĂ©rentes, zone dâintĂ©rĂȘt tracĂ©es sur les ocĂ©ans, pas de prioritĂ©s sur les zones demandĂ©es, etc.), le CNES active ensuite la Charte sur une plateforme de test dĂ©diĂ©e (afin de ne pas perturber les opĂ©rations nominales dâurgence). Puis, en tant quâutilisateur fictif ayant dĂ©clenchĂ© la Charte, le CNES reste disponible durant une semaine pour rĂ©pondre aux sollicitations des ECOs qui auraient besoin de dĂ©tails sur la catastrophe. Environ 25 personnes ont participĂ© Ă cette session dâexercice. Un rapport bilan sera Ă©ditĂ© prenant en compte les retours et une sĂ©ance de restitution et Ă©changes sera organisĂ©e fin Novembre 2024 pour proposer, si besoin, quelques axes dâamĂ©lioration.



Zones dâintĂ©rĂȘt simulĂ©es pour les besoins de lâexercice SARE de Septembre 2024.
Des entrainements pour mieux répondre à un nombre de catastrophes grandissant
Alors quâen moyenne, la Charte Ă©tait dĂ©clenchĂ©e environ 40 fois par an, on observe depuis 5 ans une augmentation importante du nombre dâactivations. Rien quâentre janvier et septembre 2024, on dĂ©nombrait 63 dĂ©clenchements, soit dĂ©jĂ autant que pour lâannĂ©e 2023 toute entiĂšre. Les inondations et les tempĂȘtes sont les catastrophes les plus nombreuses sur tous les continents et leur sĂ©vĂ©ritĂ© est Ă©galement accrue.
Le CNES aura la prĂ©sidence de la Charte dâoctobre 2025 Ă avril 2026, au moment oĂč lâon cĂ©lĂšbrera les 25 annĂ©es dâexistence de la Charte.