CO3D

CO3D

Les quatre satellites CO3D (Constellation Optique en 3D) sont de petits satellites qui vont cartographier le globe en 3D depuis l’orbite basse, à partir de 2025. Ils répondront aux besoins du secteurs public et privé.

La mission CO3D, imaginée par l’Agence Spatiale Française (CNES), vise à fournir à faible coût un Modèle Numérique de Surface (MNS) des terres émergées mondiale, comprises entre les latitudes S60° et N70°, avec une précision altimétrique métrique (pour des pente modérées) en relatif et 4 mètres en absolu . Générer un tel volume de donnée à faible coût est atteignable grâce à une production entièrement automatique basée sur un traitement massif dans le cloud. La précision est atteinte grâce à des acquisitions stéréo obtenues à partir d’une constellation d’une nouvelle génération de satellites optiques fournissant des images couleur de résolution 50 cm. Les satellites sont construits et exploités par Airbus Defense and Space (ADS). 

Mission Observer la Terre et la cartographier en 3D
Lancement 2025
Instruments Instrument optique unique, d’une résolution spatiale de 50cm dans les bandes visibles rouge, vert, bleu et proche infra-rouge.
Durée de vie 5 ans
Fiche projet Consulter la fiche projet sur cnes.fr

Les MNS répondent à de nombreux besoins civils et militaires. Pour les utilisateurs civils, nous pouvons répertorier des applications telles que la prévention des inondations, la fonte des glaciers, les interventions de secours et l’évaluation des dommages en cas de catastrophe naturelle, la surveillance de l’affaissement des falaises, le suivi des activités minières, l’aménagement du territoire et la mise à jour des cartes cartographiques. Les MNS sont également un contributeur clé de données pour les jumeaux numériques. Pour les utilisateurs défense, ils aident à la planification de missions, au calcul de l’intervisibilité, à l’analyse de la traficabilité du terrain pour les véhicules ou à la préparation des vols à basse altitude.

Le lancement de la constellation est attendu mi-2025. Il sera suivie d’une période de recette en vol de 6 mois pour calibrer les satellites et les paramètres de qualité d’image bord et sol (opérations réalisées au Image Calibration Center au CNES), puis d’une phase de démonstration de 18 mois avant la phase commerciale. Cette phase de démonstration sera dédiée à l’évaluation des performances du système sur deux zones : le territoire français et un arc d’intérêt gouvernemental de 27 Mkm² couvrant le nord de l’Afrique et les pays du Moyen-Orient. Les acquisitions mondiales débuteront dès le début de cette phase et la production massive démarrera après 4 mois d’intense qualification et réglage des produits 3D en partenariat avec IGN.

Le segment spatial est constitué de 4 satellites positionnés sur le même plan orbital héliosynchrone et travaillant par paire pour permettre des acquisitions stéréo simultanées. L’altitude de l’orbite est 502 km et l’heure moyenne locale est 10h45. Les images sont acquises dans les bandes spectrales RVB et NIR , grâce à des capteurs matriciels COTS. L’empreinte de chaque capteur est d’environ 7 km x 5 km mais la grande agilité du satellite permet en un seul passage des acquisitions de surface  500 km².

Les quelques 6 000 To de données nécessaires pour couvrir les terres émergées du monde en moins de 4 ans seront produites grâce à une architecture dédiée fonctionnant dans un cloud sécurisé. Cette architecture inclut le pipeline CODIP en charge du traitement des produits 2D et 3D basé sur le logiciel CARS dédié à la génération de MNS.

Le programme CO3D regroupe de nombreuses innovations. Un exemple intéressant concerne le principe de constellation de satellites qui offre une nouvelle flexibilité dans les configurations géométriques d’acquisition pour améliorer la génération des MNS. Par exemple, le rapport B sur H des acquisitions stéréo est déterminé en fonction de la pente du terrain (0,30 B/H pour une pente modérée et 0,20 B/H pour un relief fort) afin d’optimiser le processus de reconstruction 3D. Les principales villes pourraient être acquises en quadri-stéréo pour limiter les effets d’occlusion inhérent au bâti urbain dense.  Un autre avantage de l’imagerie stéréo provenant de deux satellites distincts est la possibilité de synchroniser les deux acquisitions avec des angles de vue différents. Ainsi, les éléments en mouvement, (de vitesse inférieure à 50 km/h), sont vus à la même position dans les deux images et peuvent être reconstruits lors du traitement 3D.
L’instrument du satellite offre également d’autres capacités qui seront testées lors de la phase de démonstration, comme l’acquisition vidéo à 5 fps ou la vision nocturne obtenue depuis les orbites en éclipse.

Produits 2D

Trois niveaux de produits 2D sont disponibles pour les utilisateurs. Les produits PRIMARY (niveau L2A) sont rééchantillonnés dans une géométrie capteur « lissée » et sont fournis avec un modèle RPC pour les applications de géolocalisation. Les produits PROJECTED (niveau L2B) sont rééchantillonnés dans un référentiel cartographique grâce à une projection à altitude constante. Les produits ORTHO (niveau L2C) sont rééchantillonnés dans un référentiel cartographique après orthorectification avec un MNS externe (typiquement DEM Copernicus classe 30 m). Les produits PROJECTED et ORTHO ont une GSD de 50 cm. 
Le CNES peut aussi fournir  des séries de produits 2D pour lesquelles une étape supplémentaire d’affinage géométrique est effectuée pour garantir la cohérence géométrique. Ces séries seront adaptées aux applications de séries temporelles, de détection de changements ou de mosaïques. Notamment, de telles séries temporelles seront appliquées, dans la phase de démonstration, à des acquisitions à haute fréquence sur des littoraux afin de tester les méthodes de restauration bathymétrique.

Produits 3D

Deux niveaux de produits 3D sont disponibles pour les utilisateurs finaux (L3 et L4). Les deux niveaux sont des MNS raster fournis à différentes résolutions (1m, 4m, 12m, 15m et 30m) géométriquement cohérents entre eux. Les MNS sont au format DGED afin de respecter les besoins gouvernementaux et l’interface de la plupart des applications 3D haute résolution.
Le processus entièrement automatique inclut le bouchage des trous qui pourraient provenir de zones d’occlusion (nuages, bâtiments ou fort relief ) ou de mauvaises corrélations (paysage peu texturé ou radiométrie très bruitée). Cela comprend également la mise à plat des zones d’eau telles que les mers et les lacs.
De nombreuses couches raster (masques), superposées parfaitement à chacun des MNS , sont fournies dans les produits pour faciliter l’interprétation des données 3D. Ces masques sont

  • le Digital Color Mask (DCM) contenant la radiométrie,
  • le Source Data Mask (SDM) donnant la généalogie du traitement des pixels,
  • le PerFormance Mask (PFM) donnant la précision altimétrique relative,
  • le Time Stamp Mask (TSM) donnant la datation des données
  • le Land Cover Mask (LCM) donnant une carte d’occupation du sol définie pour quelques classes.

À la demande des utilisateurs, le produit 3D comprend également la série de produits 2D haute résolution (GSD 50 cm) parfaitement cohérents utilisés pour générer les données 3D. Le niveau de ces produits 2D peut être PRIMAY, PROJECTED ou ORTHO. Dans ce dernier cas, l’orthorectification est traitée avec le MNS endogène 12m GSD (à confirmer) du produit 3D pour assurer la meilleure cohérence géométrique et temporelle entre les données 2D et 3D.

Le niveau L3 est dédié à des productions spécifiques limitées à des zones locales, généralement inférieures à 2 500 km². La caractéristique clé de ce produit est la datation des données 3D car la période d’acquisitions stéréo fait partie de la demande de l’utilisateur. De plus, afin d’aider les utilisateurs dans les applications de détection de changements 3D, il est possible  de commander des L3-SERIES correspondant à une collection de produits L3, chacun daté individuellement à une période précise, mais tous traités dans le même pipeline d’affinage géométrique pour assurer la cohérence globale. Il est également possible de commander un export du nuage de points 3D calculé en amont de la rastérisation du MNS.

Le niveau L4 correspond à la couverture mondiale des produits 3D, découpé selon un maillage de tuiles de 0,25°x 0,25° (la taille de la tuile en longitude dépend de la latitude).

Dans le cadre du projet CO3D, le CNES récupère l’intégralité des données liées aux chantiers France et Arc de crise à des fins de pérennisation et donne accès aux utilisateurs institutionnels français à des demandes de programmation/production CO3D. Aussi dans un contexte de co-investissement du programme, la licence mise en place avec Airbus DS couvre le CNES et le Ministère des ARMées ainsi que leurs partenaires identifiés ici :

  • pour le CNES, les partenaires institutionnels français , les acteurs privés pour des démonstrations à vocation non commerciale d’applications-services aval (R&D, amorçage),  les partenaires internationaux dans le cadre de projet relevant de sa mission de recherche.
  • pour le MINARM, les différentes alliances auxquelles participe l’armée française.

L’accès garanti à la ressource s’applique dès la phase probatoire E2p jusqu’à la fin de l’exploitation commerciale du système par Airbus DS. La fourniture des produits est réalisée dans des conditions préférentielles avec un volume de gratuité de 600 000 km² par an pour des chantiers locaux de MNS et des tarifs négociés autour de 0.5€ au-delà du quota gratuit.

Les 600 000km² correspondent à une superficie de MNS pleine résolution produite soit suite à une nouvelle acquisition soit à partir d’une image d’archive. Les produits livrés comprennent :

  • les produits capteurs parfaits (L2A)  des images utilisées pour générer les MNS, il est aussi possible sur demande de récupérer le tapis d’ortho-images pleine résolution L2C (une image ortho par paire stéréo)
  • Le produit MNS L3 dans les résolutions 1m, 4m, 12m, 15m, 30m comprenant les masques d’accompagnement

Les chantiers sont décomptés par km² de MNS Produit avec un minimum de 100km² par chantier.

Le nombre de chantier est limité à 1000 chantiers par an.

DINAMIS est la solution de gestion des demandes des institutionnels et de moissonnage des catalogues.

L’interface de demande d’images DINAMIS va permettre le dépôt des demandes de programmations et de production sur la base d’une nouvelle acquisition ou à partir de la désignation d’un produit L0 parmi le catalogue de produits des chantiers France et Arc de Crise.

Les données produites par la constellation CO3D vont alimenter des cas d’usage variés, où la capacité à prendre en compte la 3e dimension à haute résolution, avec ou sans sursol, constituera une avancée sensible. Ces différents contextes d’emploi font l’objet d’études préparatoires dans le cadre du programme aval S3D2 (Services 3D Duaux) avec son volet défense et son volet civil, également intégré dans la démarche Ambition Aval. Les cas d’usage thématiques détaillés ci-dessous s’appuient sur ces études.

Défense

Les cas d’usage pour la défense sont divers et variés, s’intéressant notamment aux zones urbaines, avec la capacité de description fine du Modèle Numérique de Surface (MNS), intégrant le sol et le sursol.

  • Mobilité: prise en compte du relief pour déterminer le meilleur itinéraire en fonction de la topographie et du type de véhicule. Des données complémentaires sur la nature des sols, les conditions météo peuvent utilement permettre d’aboutir à des produits de traficabilité. 
  • Préparation de mission: prise en compte du terrain et du sur-sol pour appréhender les axes d’approche cachés et visibles des forces adverses par observation directe ou avec des équipements de détection
  • Analyse d’intervisibilité: implantation d’équipements de communication pour assurer la meilleure couverture possible, implantation d’équipements sensibles (PC, relais…) ou d’armements pour assurer leur discrétion, calculs d’itinéraires avec détermination des passages exposés/protégés
  • Analyse de dégâts: par détection de changements 3D
  • Simulation et entrainement: permettre le travail de formation sur des environnements réalistes, au plus proche de la réalité du terrain rencontré
  • Vol à très basse altitude: pour des aéronefs de tout type, leur permettant une évolution au plus proche du terrain tout en évitant les risques de collision avec le terrain ou des obstacles verticaux
  • Navigation autonome de drones

Ils s’appuient sur des développements méthodologiques menés dans le cadre de S3D2:

  • Création de maquettes urbaines physiques 3D, permettant de disposer d’une représentation physique d’un paysage urbain en intégrant des propriétés optiques dans le domaine 0.4-2.5µm. Les surfaces horizontales et verticales seront ainsi physiquement caractérisées.
  • Génération de modèles numériques pour la navigation à très basse altitude d’aéronefs habités ou non, à haute vélocité, en minimisant le risque de collision avec le sol, ainsi que l’exposition visuelle et radar. 
  • Détection d’obstacles pour le vol à très basse altitude, en exploitant la complémentarité des données CO3D avec des acquisitions radar. La fusion des nuages de points générés avec ces deux modalités d’acquisition permettra d’intégrer dans les MNS des objets hauts et fins, tels que pylônes ou éoliennes, présentant un risque fort pour la navigation aérienne. 
  • Détection de changements 3D, pour assurer différents types d’usage tels que la sécurité des vols, l’analyse terrain ou la mise à jour des bases de référence.
  • Caricatures de scènes urbaines, c’est à dire la modification de la représentation géométrique 3D pour vérifier des conditions a priori comme un plan vertical pour les façades, des polygones planaires pour les pans de toits, surfaces
    molles pour le terrain, et la route, surface horizontale pour les surfaces d’eau. Les représentations générées ont ainsi vocation à être plus fidèles et plus compactes.
  • Intervisibilité et simulation, pour analyser l’impact de la qualité des représentations 3D sur le calcul des intervisibilités optiques ou électromagnétiques.

Ces différents volets d’étude des modèles numériques de terrain et de surface générés avec les données CO3D vont alimenter des usages défense, mais peuvent être également utiles à d’autres emplois. 

Sécurité

La gestion des risques naturels ou technologiques est une des applications des MNS/MNT à haute résolution dans le domaine de la sécurité. Avec des emplois qui auront des similitudes fortes avec ceux de la défense lorsqu’il s’agira d’optimiser l’implantation des relais de communication ou les axes de déplacement sur un théâtre d’intervention (feux, inondations…) Cette utilisation en gestion de crise nécessite une anticipation dans la génération des données utiles. Le besoin de réactivité reste assez limité dans ce contexte. 

En appui ou en amont de la gestion de crise, les outils de simulation sont des utilisateurs des données altimétriques fines et détaillées. Pour les feux, ces données permettront d’appliquer des modèles de propagation qui prendront en compte la combinaison des facteurs liés à la topographie du terrain en liaison avec la nature des couverts végétaux, leurs états hydriques et les conditions météo. Pour les inondations, la connaissance de la topographie est essentielle pour modéliser les effets d’un événement pluviométrique sur un bassin versant, tant du point de vue hydrologique qu’hydraulique. 

Agriculture / Forêt

CO3D apporte une résolution spatiale à 50cm sur les canaux multispectraux (rouge, vert, bleu et proche infrarouge) dont nous ne disposons actuellement pas même avec les instruments optiques à très haute résolution spatiale comme Pleiades Néo à 1.2m en multispectral. Si cette résolution spatiale s’accompagne d’une bonne calibration radiométrique et d’un bon ratio signal sur bruit, les applications dans le domaine de l’agriculture et l’agroforesterie pourront bénéficier des apports de CO3D :

  • En agriculture de précision, par exemple pour la modulation des intrants phytosanitaires en fonction de la surface foliaire des pieds de vigne
  • Détection et la classification des haies, sujet d’importance pour la préservation de la biodiversité

Les modèles numérique de surface (MNS) et de terrain (MNT) pourront également être utiles pour estimer la hauteur des arbres et en dériver une quantité de biomasse, en complémentarité avec la future mission BIOMASSE. 

Aménagement urbain

Les produits CO3D sont particulièrement utiles pour l’aménagement urbain, car ils offrent des perspectives détaillées et interactives pour une planification plus efficace, durable et centrée sur les besoins des habitants. Les applications peuvent être les suivantes (liste non exhaustive) :

  • Cartographie urbaine précise ;
  • Modélisation 3D pour des projets de planification ou de rénovation ;
  • Détection de changement 3D : observation fine de l’ampleur des destructions de bâtiments, détermination des dimensions de nouvelles constructions, etc. ;
  • Simulation des vents urbains : dynamique des vents dans les zones urbaines pour prévoir la dispersion des polluants, améliorer la qualité de l’air, et concevoir des villes qui favorisent la ventilation naturelle ;
  • Évaluation de la performance énergétique des bâtiments en prenant en compte leur exposition au soleil, leur ventilation et leurs caractéristiques thermiques ;
  • Amélioration de la gestion de la pollution de l’air grâce à la simulation de la dispersion des polluants atmosphériques dans l’espace urbain, en fonction de la topographie et de l’urbanisation ;
  • Amélioration de la gestion de la pollution sonore grâce à la simulation de la propagation des nuisances sonores dans l’espace urbain ;
  • Simulation de la climatologie urbaine (e.g. vent, rayonnement solaire) ;
  • Confort thermique urbain : description fine de la morphologie urbaine (caractérisation de l’occupation du sol et organisation de la ville en 3D, type de végétation, simulation de l’ensoleillement et de l’ombrage) pour la réduction des effets des Ilots de Chaleur Urbain (ICU) ;
  • Outils de diagnostic/ support/ suivi de l’aménagement et de la renaturation de la ville pour planifier la résilience climatique.

Côtier

L’application la plus évidente est l’estimation de la topographie de la plage et plus généralement la topographie des terres émergées proches des côtes. Cette donnée est cruciale pour comprendre les aléas passés et à venir, qu’il s’agisse de retrait du trait de côte ou de submersion marine. Des produits plus évolués, comme des MNS sémantisés, détaillant l’emplacement des bâtiments et des infrastructures humaines, pourront également être utilisés pour transformer l’aléa en niveau de risque.

Mais ce n’est pas tout, grâce à la capacité de CO3D d’acquérir une séquence d’images sur la même zone ou même de courtes vidéos, la topographie sous-marine, la bathymétrie peut être mesurée. Grâce à une technique appelée inversion cinématique des vagues, nous suivons les vagues qui se propagent vers le rivage. La vitesse de propagation de ces vagues dépend de la profondeur de l’eau. Lorsque l’on passe des eaux profondes aux eaux peu profondes, la vitesse des vagues diminue. Inversement, en mesurant la vitesse des vagues, on peut en déduire la profondeur locale.

Coastal Continuum : Topographie + bathymétrie

Cette technique de suivi de la cinématique des vagues ne dépend que de la vitesse des vagues, et ne nécessite donc pas d’informations sur l’amplitude et/ou la 3D. Cependant, pour les spectres de vagues ou les inversions de profondeur non linéaires, des informations sur l’amplitude de la vague sont nécessaires. En 2025, nous lancerons un post-doc CNES en collaboration avec le BRGM pour étudier les effets de la MTF sur les scènes océaniques et la possibilité d’utiliser ces scènes pour créer un modèle 3D de la surface libre, l’interface entre l’eau et l’air. Dans la mesure du possible, cela permettra de récupérer l’intégralité des courants, les spectres d’énergie des vagues et une estimation plus précise de la bathymétrie. 

Il ne fait aucun doute que ces informations deviendront de plus en plus importantes pour la gestion des crises, les applications civiles et de défense et la compréhension de l’impact du changement climatique sur nos côtes mondiales.

Suivi de catastrophes

Avec la croissance de la disponibilité des données satellitaires 3D, leur utilisation à des fins de détections de changements suite à des catastrophes naturelles ou technologiques progresse. En effet, lorsqu’une catastrophe survient la Charte Internationale Espace et Catastrophes Majeures peut être activée et permet d’obtenir en urgence des images des zones impactées. Actuellement, des annotateurs labélisent à la main les structures endommagées afin de fournir aux autorités ainsi qu’aux secours sur place des cartes localisant et quantifiant les dégâts. Ce type de cartographie d’urgence est qualifié de Rapid mapping (cartographie rapide) et se distingue des activités Risk and recovery mapping (dans le cadre de Copernicus Emergency Management Services ou de la charte) dans lequel le délai pour produire les images est plus long et vise à qualifier plus finement les dégâts et la reconstruction post-catastrophe.

Afin d’assister les annotateurs dans leur tâche, le CNES développe un pipeline de détection de changement automatique combinant une méthode de détection de changement 2D et 3D. La modalité 3D est optionnelle car dépendante de la disponibilité des acquisitions stéréoscopiques avant et après l’événement. La faible disponibilité des images stéréoscopiques à ce jour rend compliqué leur utilisation durant l’urgence de la crise (cas du Rapid mapping) mais les données 3D peuvent être utilisées dans le cadre Risk and recovery mapping pour lequel les acquisitions satellite peuvent être réalisées un peu plus tard et dans de meilleurs conditions. L’arrivée de la constellation CO3D devrait faciliter l’accès aux données 3D pré/post-catastrophe.

Autour de cette mission CO3D, un ensemble d’outils 3D open-source ont vu le jour :

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Bulldozer est un outil permettant de générer des Modèles Numériques de Terrain (MNT) à partir de Modèles Numérique de Surface (MNS) comme ceux générés par CARS. Ce produit a pour objectif de modéliser le sol en […]

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CARS (Chaîne Automatique de Reconstruction Stéréoscopique) produit des modèles 3D de haute précision (Modèles Numériques de Surface) à partir d’images satellites par photogrammétrie. Cet outil est une chaîne de traitement […]

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