Passage de présidence entre l’ISRO et le CNES le 8 Octobre 2025 (Copyright : @2025 Lisa Marie Photographie)

Le CNES à la présidence de la Charte Internationale « Espace et Catastrophes Majeures »

Le CNES prend la présidence de la Charte Internationale « Espace et Catastrophes Majeures ». Ce dispositif international mobilise les données satellites en soutien à la gestion des crises. En France, Icube-SERTIT transforme ces images en cartes d’urgence, illustrant la puissance de la donnée spatiale face aux catastrophes.

Les données satellitaires au service de la gestion de crise

Depuis octobre 2025 et jusqu’en avril 2026, le CNES assurera la présidence tournante de la Charte Internationale “Espace et Catastrophes Majeures”, dispositif qui mobilise les satellites d’observation de la Terre pour venir en aide aux populations touchées par des catastrophes naturelles ou technologiques.

Créée en 2000 à l’initiative du CNES et de l’ESA, la Charte réunit aujourd’hui 17 agences spatiales et 9 fournisseurs de données, représentant plus de 270 satellites mobilisables.

Depuis son lancement, elle a été activée près de 1 000 fois dans le monde, dont 51 activations en 2022, 63 en 2023 et 85 en 2024, principalement à la suite d’inondations, de tempêtes ou de séismes. Chaque activation permet de mettre à disposition, en urgence, des données satellites et des cartes d’impact destinées aux acteurs de la gestion de crise.

De l’acquisition à la cartographie : une chaîne opérationnelle maîtrisée

Lorsqu’une catastrophe survient, une autorité habilitée(protection civile, agence nationale, etc.) peut activer la Charte. Une fois la demande validée, les agences partenaires programment les satellites pour acquérir des images de la zone concernée, qu’il s’agisse de capteurs optiques (Pléiades, Sentinel-2) ou radar (Sentinel-1), selon les conditions météorologiques et le type d’analyse recherchée.

Pour transformer ces données brutes en produits exploitables, le CNES fait appel à Icube-SERTIT (Service Régional de Traitement d’Image et de Télédétection), spécialiste français de la cartographie rapide.
Opérationnel 24 h/24 et 7 j/7, le SERTIT mobilise une équipe pluridisciplinaire – géographes, géologues, topographes, physiciens – capable de produire en quelques heures des cartes légendées montrant les zones sinistrées : routes coupées, bâtiments détruits, zones inondées ou campements de populations déplacées.

Le traitement repose sur une combinaison de méthodes :

  • photo-interprétation manuelle pour les cas complexes,
  • approches semi-automatiques où l’expert guide le modèle,
  • algorithmes automatiques pour les analyses simples, comme la détection d’eau avec Sentinel-2.

Ces produits cartographiques, validés par les experts, sont ensuite transmis aux équipes de terrain et aux autorités concernées.

Ces différentes méthodes, ainsi que les exemples d’application en contexte de crise (séisme, inondation, tempête), sont détaillées dans la vidéo de présentation du SERTIT publiée par le CNES.

Innovation et intelligence artificielle au cœur des traitements

En parallèle de son rôle opérationnel, le SERTIT développe avec le CNES des chaînes de traitement intégrant l’intelligence artificielle et l’interférométrie radar pour améliorer la rapidité et la précision des analyses post-catastrophe.

Ces approches permettraient de mieux détecter les zones touchées même dans des conditions difficiles, par exemple lors d’intempéries, sous couverture nuageuse ou dans des zones urbaines complexes, où la lecture d’image reste délicate.
L’automatisation accélère la détection d’anomalies tout en laissant à l’expert un rôle de validation essentiel pour garantir la fiabilité des résultats.

Cette orientation vers l’IA s’inscrit aussi dans la dynamique internationale portée par la Charte : le challenge AI4EO 2025 (organisé par ESA-Philab), mentionné dans le communiqué du CNES, a rassemblé 143 participants issus de 40 pays autour de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour l’exploitation des images satellites en cas de séismes.

En assurant la présidence de la Charte, le CNES met ainsi en valeur la capacité française à coordonner l’ensemble de la chaîne de valeur de la donnée spatiale – de l’acquisition à la production de cartes opérationnelles – et confirme la place centrale des données d’observation de la Terre dans la compréhension et la gestion des crises.

Sources : CNES – Communiqué du 8 octobre 2025
Consulter le communiqué du CNES

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